Employé municipal le jour, Fabrice passe ses nuits dans sa voiture. Une situation qu’il subit depuis des mois, affrontant un véritable parcours du combattant dans l’espoir de retrouver un logement. Autour de lui, un élan de solidarité s’est créé dans le quartier Lardenne.
Fabrice est employé municipal depuis 25 ans. Vous l’avez peut-être croisé, vêtu de sa tenue verte, à la couleur des espaces verts qu’il entretient chaque jour. S’il adresse un large sourire aux passants qui le sollicitent pour une information, Fabrice cache un quotidien douloureux. Depuis quatre mois, il vit en effet dans sa voiture, à quelques rues de son lieu de travail, à Lardenne.
Fabrice a pourtant un emploi stable, un salaire, des amis… Mais c’est un enchaînement de difficultés, de mauvais choix parfois, et de morceaux de vie douloureux, qui ont conduit cet homme fier à vendre tout ce qui lui restait et à élire domicile dans son véhicule. “J’ai eu une séparation il y a quelques années qui nous a forcés à revendre notre maison avec 25 000 euros de pertes, et c’est là que l’endettement a commencé”, témoigne-t-il.
Une lente descente aux enfers.
Le cercle vicieux est alors enclenché. D’année en année, il contracte de nouveaux crédits pour rembourser ses dettes, et d’autres encore. Au point qu’il ne peut plus payer son loyer et quitte son logement avec plusieurs milliers d’euros d’impayés. “J’ai un plan de remboursement de mes dettes à la Banque de France, du coup, tout mon salaire sert à les éponger”, assure Fabrice. À la fin du mois, il ne lui reste pas plus de 100 à 200 €. Pas de quoi payer ne serait-ce qu’un studio à Toulouse. Une situation qui n’a pas manqué de susciter l’indignation des habitants de la rue où il stationne sa voiture, dans le quartier de Lardenne.
“C’est de la non-assistance à personne en danger”
Tout au long de ces quatre mois d’errance, Fabrice est resté positif. Suivi par une assistante sociale et une association qui avait entamé les démarches pour lui obtenir un logement social, il est tombé de haut lorsqu’il a appris, il y a quelques jours, que son salaire le rendait inéligible à ce type de logement. “J’ai passé 15 jours sans me doucher car je ne trouvais pas de sanitaires et je me disais que ça n’allait pas durer, donc j’ai trouvé des solutions temporaires pour me doucher. Et maintenant, j’ai l’impression de repartir de zéro, je ne sais plus quoi faire”, confie celui qui redoute par-dessus tout de devoir passer l’hiver dans ces conditions.
Pour l’une de ses “voisines”, l’inaction des services sociaux est intolérable : “C’est de la non-assistance à personne en danger, même le curé ne veut pas l’aider, vous vous rendez compte !” En attendant, les habitants de la rue et les commerçants du quartier se mobilisent chaque jour pour lui offrir des repas consistants. “Ça me gêne, je ne demande jamais rien à personne, mais je vois bien qu’ils le font avec bon cœur et je les en remercie”, souligne ce grand gaillard qui a les week-ends en horreur et attend le lundi avec impatience… pour aller travailler. Celui qui n’a pas de famille sur qui compter, mais qui a l’appui de ses voisins solidaires, lance un appel à l’aide, “une bouteille à la mer”.
Les situations d’endettement vont se multiplier.
La crise que nous commençons à traverser, va amener ces difficultés à se multiplier. Nous devons poursuivre dans la prévention et l’information sur les solutions pour limiter l’hémorragie lors des difficultés financières.
Car votre soutien est essentiel pour avancer
Source@l’indépendant